Il n’est pas rare que des situations conflictuelles naissent pour mille et une raisons, elles concernent tantôt vos relations personnelles, tantôt dans l’entreprise vos relations internes ou externes, elles touchent vos ressources humaines, polluent votre trésorerie, bref elles entravent votre développement personnel ou professionnel. Mais que faire ?
Oui, que pouvez-vous faire concrètement si, par exemple, votre agent commercial décide de quitter votre entreprise et vous réclame une indemnité de sortie tout aussi disproportionnée qu’injustifiée ? Que pouvez-vous raisonnablement faire si un sous-traitant refuse de terminer des travaux entamés tant que ses factures ne sont pas payées… alors qu’il y a des malfaçons avérées dans le travail qu’il a réalisé ? Et que pouvez- vous idéalement faire si vous n’êtes plus sur la même longueur d’onde que votre associé et que vous ne parvenez plus à vous entendre pour prendre les décisions essentielles pour la croissance de votre activité commune ?… Et si vous vous séparez de votre conjoint et que vous ne souhaitez pas mettre à néant tout ce qui a été construit durant votre vie commune? Que pouvez- vous faire sinon vous mettre autour d’une table pour aborder la problématique en toute intelligence ? Eh bien ça, c’est de la médiation !
Maintenant, la médiation – qui est un processus aujourd’hui reconnu comme sérieux et efficace pour la résolution de conflits – implique évidemment une série de règles et, plus encore, un cadre très précis pour être mise en œuvre de façon professionnelle et utile. Au-delà, ce qu’il importe de véhiculer sur la méthode, c’est que l’approche repose avant tout sur le bon sens et l’empathie qui débouchent invariablement (en tout cas, si la prise en charge est réussie) sur ce que l’on appelle un accord équilibré entre les parties.
C’est vrai que l’essentiel dans un process de médiation repose sur l’acceptation par les parties qu’il n’y ait ni gagnant ni perdant…. et que l’angle de vue de l’un peut ne pas être l’angle de vue de l’autre. Ainsi, la médiation permet, dans la plupart des cas, de dégager un accord équilibré à l’avantage des deux parties !
Ajoutons, côté forme, que ce mode de résolution des conflits, à la fois privé et confidentiel, repose sur l’implication d’une tierce personne dans le débat. Un tiers indépendant – impartial et neutre – le médiateur. Choisi par les parties, c’est sur lui que repose l’essentiel de la méthode, notamment parce qu’il maîtrise les techniques de communication qui vont lui permettre d’amener la solution, en bonne intelligence avec les parties, offrant comme on le dit souvent aux deux opposants l’espace de discussion le plus favorable. Le médiateur n’est pas forcément un juriste, même si c’est généralement le cas, il peut aussi être un expert spécialisé dans telle ou telle matière spécifique qui est admis comme incontournable de manière objective pour tout un chacun.
C’est d’autant plus vrai qu’à la différence d’un juge, le médiateur n’impose jamais sa décision. Il écoute bien sûr les parties mais, au contraire du magistrat, il favorise le dialogue entre elles afin de leur permettre de trouver elles-mêmes les solutions à leur litige. En d’autres termes, en recourant à la médiation, les parties maximalisent leurs chances de régler leur(s) différend(s) à l’amiable et optent pour un processus moins coûteux, plus rapide et plus convivial qu’une procédure judiciaire classique. Et il est vrai que la médiation bien menée aboutit souvent à des solutions auxquelles un procès ne pourra pas aboutir.
Les médiations peuvent souvent être prises en charge dans le cadre de couvertures d’assurance protection juridique.
Renseignez-vous auprès de votre assureur !
Dans les faits, sachez qu’une médiation n’est pas l’autre et qu’il vous est entre autres loisible – c’est même souvent bienvenu ! – de vous faire assister par un avocat au cours du processus. Ce professionnel aura notamment un rôle important à jouer au moment de la rédaction de l’accord. Côté pratique encore, le médiateur et les parties se réunissent le plus souvent dans un lieu choisi de commun accord. Un lieu que propose, cela dit en passant, la Maison des Entreprises de la province de Luxembourg, dans les salles de la Chambre de commerce.
Terminons-en en vous donnant encore deux ou trois informations au sujet de la médiation, en précisant notamment qu’une ou deux réunions suffisent généralement pour arriver à un accord au moins partiel. Tout cela indépendamment de toute procédure judiciaire d’ailleurs, puisque une partie peut toujours proposer une médiation à une autre partie avant, pendant ou après une action en justice. Cependant, à l’inverse de ce qui est vrai lors d’une action en justice, aucune partie ne peut jamais être contrainte de participer à une médiation. En règle générale, les parties et le médiateur déterminent, dans le protocole de médiation, le mode de fixation et le taux des honoraires du médiateur, ainsi que les modalités de leur paiement. La loi, elle, dispose que les frais de médiation et les honoraires sont à charge de toutes les parties à parts égales, mais que celles-ci peuvent, si elles le veulent, prévoir une autre répartition .
Mais encore ? https://libradroit.be/wp-content/uploads/2020/07/Article-entreprendre-m%C3%A9diation-f%C3%A9vrier-2020.pdf
Notre bureau participe activement au développement du cercle des médiateurs luxembourgeois en collaboration avec la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Province du Luxembourg : http://cerclemediateurs.be/equipe-de-mediateurs/
Rédaction : Viviane HOSCHEIT, LIBRADROIT